• Retrouvailles déstabilisantes (Chapitre 4 et fin!)

    Chapitre 4 et fin :

    La semaine se déroula rapidement et le week-end fut là en un rien de temps.

    Sousuke et moi nous habillons dans notre chambre.

     

    Rin : Tu as prévu quelque chose pour aujourd’hui ?

    Sousuke : Oui, je vais rejoindre un ami en ville. Tu sais, celui avec qui j’étais au téléphone hier.

    Rin : Ah, c’est cool.

    Sousuke : Tu fais quoi, toi ?

    Rin : Je vais aller glander en ville, voir ma mère, peut-être. Je ne sais pas trop.

    Sousuke : Ok. Bon j’y vais, j’ai rendez-vous assez tôt.

    Rin : Bonne journée.

    Sousuke : Toi aussi.

     

    Et il sortit de la pièce après avoir attrapé son sac au passage. Moi, je pris tout mon temps. Après avoir fini de bien me préparer, je pris le bus et me rendais en ville. Je passais chez moi, rapidement,  histoire de dire un petit bonjour à maman et Gou. Ensuite je me baladais un peu. Je laissais mes jambes me guider. Après réflexions, je compris que je me dirigeais vers le parc où j’étais allé après être rentré d’Australie. Ce même parc où nous jouions quand nous étions enfants.

    Le parc était vraiment très grand. Au fond de celui-ci se trouvait une forêt. L’endroit était désert, comme toujours. Je me dirigeais alors d’un pas tranquille vers la forêt. Sautant et marchant sur les quelques bancs qui longeaient les nombreux chemins du parc. J’entrais enfin dans la forêt. A l’abri des arbres, l’ambiance n’était plus la même. Il y faisait plus sombre, plus frais. C’était plus agréable. Quelques rayons de soleil passaient entre les épais branchages des arbres et venaient taquiner mes yeux et réchauffer ma peau.

    Je marchais depuis une bonne dizaine de minutes quand j’arrivais à une clairière d’où me parvenaient des voix.

     

    …….. : Rei-chan ! Pas ici !

     

    Je reconnu immédiatement la voix de Nagisa. Rei était avec lui. Mais que faisaient-ils là ?

     

    Nagisa : Rei-chan !

     

    Je décidais de les espionner pour voir ce qu’ils faisaient. Je me cachais derrière un arbre au tronc épais et jetai un coup d’œil. 

    A une dizaine de mètre de moi, Nagisa et Rei étaient assis sur un banc.

    Enfin, le terme « assis » n’était pas le mot. Nagisa  était à genoux sur le banc et Rei était penché vers lui. Et ils… s’embrassaient.

    Je rougis violemment. Je ne pensais pas que Nagisa était… était gay ! J’étais confus. Voilà pourquoi il avait été si câlin avec Rei hier, quand nous nous étions revu ! J’étais loin de m’imaginer ça… J’aurais du m’en aller, laisser le couple tranquille, ce n’était pas mes affaires, mais je ne pouvais pas bouger. J’étais comme hypnotisé. C’était tellement bizarre !

    Sur le banc, les choses se corsaient. Nagisa et Rei s’embrassaient passionnément. Ce n’était pas une blague, ces deux-là s’aimaient vraiment !

    Rei poussa Nagisa de manière à ce qu’il se retrouve au-dessus de lui.

    J’étais pivoine, si ce n’était pire.

     

    Nagisa : Rei-chan…

    Rei : Personne ne peut nous voir ici, Nagisa…

     

    Personne ? En étiez-vous vraiment sûr ?

    Rei passa alors une main sous le t-shirt de Nagisa. Celui-ci gémit légèrement.

    Bon sang, j’avais l’impression de mater un porno et que ma mère pouvait débarquer à tout moment, ce que je c’était gênant ! Les autres savaient-ils ?

    Et soudainement, je me rappelais l’étrange  comportement qu’Haru avait eu hier, quand il m’avait embrassé. Et si… et si… et si il m’avait embrassé… par amour ? Cela m’avait semblé impossible, je ne l’avais même pas envisagé comme option tellement cela paraissait absurde. Cela ne m’avait même pas frôlé l’esprit… Mais maintenant, à voir Nagisa et Rei, s’embrassant ainsi, cela me fit une drôle d’impression… L’idée qu’Haru était amoureux de moi était… envisageable. Et même complètement plausible. J’étais stupéfait.

    Finalement, je laissais les deux tourtereaux  tranquille, ce n’était pas mes affaires, même si je devais l’avouer, cela m’avait bien éclaircit les idées.

    Je me rendis en centre-ville et m’installais à la terrasse d’un café. Je commandais un diabolo menthe et me callais confortablement dans une chaise pour réfléchir.

    Alors, si je ne me trompais pas, Haru serait amoureux de moi ? Mais, on s’était  peine revu ! Et cela faisait longtemps ! Ou alors… Il était amoureux de moi depuis le collège ! Et ses sentiments n’auraient pas changé depuis… C’était la seule option qui me paraissait possible, car tomber amoureux de quelqu’un en moins de cinq minutes, c’était fort. Raaah, pourquoi Haru ne laisse-t-il jamais paraître ses sentiments ! On ne sait jamais à quoi il pense ! Si il avait été un peu plus expressif, j’aurais peut-être deviné quelque chose… Ou alors, il était en train de se foutre royalement de ma gueule et de me faire tourner en bourrique… Bon sang, je ne comprenais plus rien ! Ce n’étaient pas les filles qui étaient particulièrement difficiles à comprendre, ce sont les sentiments d’une personne !

    D’ailleurs, attends… Non… Quand même pas… Mais… Et pourquoi pas ? Et si les textos que la « fille » m’a envoyés hier venaient en fait d’Haru ?

    Maintenant que j’y pensais, et pourquoi pas ? En plus, pour le rejet assez « violent » j’ai pensé : hier, j’ai dit à Haru que je ne voulais plus le voir et qu’il me laisse tranquille. C’est peut-être cela ce qu’il appelait « la tête que je faisais ». Il est vrai que je n’y étais pas allé de main morte. Mais à ce moment-là, je ne connaissais pas ses vrais sentiments, je croyais juste qu’il m’avait embrassé pour me déstabiliser et me faire perdre la course. Quel abruti j’ai été ! Je m’emporte toujours aussi vite ! Haru est mon ami et il n’a jamais cessé de l’être, il voulait sûrement mettre au clair ses sentiments envers moi, qui, d’après les sms, sont confirmés !

    Il devait se sentir profondément blessé maintenant par ma faute ! Il fallait que je le vois et que je m’excuse… Oui ! Mais… Attends… Je n’ai pas trop réfléchie, là… Ce n’est pas une dispute entre amis que l’on règle simplement, Haru est AMOUREUX de moi ! J’oubliais déjà ! Bon sang, ça m’avait tellement surpris que je n’arrivais même pas à le garder en mémoire ! Qu’est ce que j’allais bien pouvoir lui dire ? Que je ne l’aimais pas ?

    Mes sentiments étaient confus, qu’est ce que je pensais de Haru ? C’était brouillon dans mon esprit tout d’un coup… Avant, je n’avais même pas pensé une seule seconde à ce qu’un jour je puisse éprouver certains sentiments envers un garçon moi aussi ! Etait-ce de l’amour ? Je n’étais jamais tombé amoureux plus jeune…

    Une boule de chaleur m’envahit soudainement la poitrine. Un flash me parvint. Cette sensation, je l’avais déjà ressentie auparavant ! Je fermais les yeux pour mieux m’en rappeler.

    J’étais à la piscine, une forte odeur de chlore régnait dans l’air. J’avais également les yeux fermés dans mon songe. C’était très confus, je devais m’être endormi. Mais à la piscine ? C’était bizarre… Je sentis alors une douce pression sur mes lèvres détendues par le demi-sommeil dans lequel j’étais plongé à ce moment-là. Après quelques secondes, une pression beaucoup plus forte passa du bas de mon ventre jusqu’à mes côtes et une remontée d’eau chlorée remonta dans ma trachée. Je me redressai brusquement et toussai comme un asthmatique privé d’air, recrachant encore un peu d’eau. Dans mon rêve-éveillé, j’ouvris les yeux. J’étais assis sur le bord de la piscine, Haru à mes côtés. Il était encore jeune, et je supposais que moi aussi. Une lueur de soulagement se fit lire dans ses yeux et il se jeta sur moi pour m’enlacer dans ses bras. C’est là que la boule de chaleur dans ma poitrine se fit brûlante.

    Je rouvris les yeux, réellement cette fois-ci. Je me souvenais de ce jour. C’était la veille de mon départ pour l’Australie. Sasabe-coach nous avaient autorisés Haru et moi de venir à la piscine pendant ses heures de fermeture pour profiter du peu de temps qu’il nous restait ensemble. Nous étions donc les seuls dans le bâtiment, il n’y avait aucun autre nageur. Je me souviens vaguement que je m’étais violemment cogné la tête contre le bord et que je m’étais évanoui. Jusqu’à maintenant, je ne me souvenais plus de ce qui se passait ensuite. Je me rappelais juste m’être réveillé et… c’était encore un peu flou. Mais maintenant, tout était très clair. C’était Haru qui m’avait sauvé la vie. Et quand Haru m’avait enlacé, j’avais senti cette même douce chaleur à l’intérieur de moi.

    Une brusque réalité se fit en moi : j’étais amoureux de Haru. Cette brûlure intérieure en était la preuve. J’eus soudain une envie pressante de le voir, de l’enlacer à mon tour, de m’excuser et de lui dire merci. Mais oserais-je ? Peut-être qu’il me détestait après ce que je lui ai dit hier !

    J’avais vraiment envie de voir Sousuke pour lui en parler ! Ou même, n’importe qui pourrait me comprendre ! Quelqu’un de célibataire qui comprendrait mes doutes et mes interrogations, pas de  quelqu’un en couple qui me dirait de foncer dans le tas, comme il avait fait lui-même. Il fallait que je parle !

    Alors que je repartais en quête d’une épaule sur laquelle m’appuyer, deux silhouettes familières attirèrent mon regard. Je vis Sousuke accompagné de…Makoto ! C’était lui l’ami dont parlait Sousuke ? Ils s’en allaient en rigolant vers les quais. Je me décidais à les suivre. J’avais vraiment l’impression d’être le dernier au courant des relations des uns et des autres, c’était frustrant !

    Makoto entraînait Sousuke vers la plage à côté des quais. Ils descendirent sur le sable fin et s’installèrent à l’ombre d’un ponton et hauteur.

    Moi, je me cachais tant que je pus.

    Ils discutèrent un peu. Ils avaient l’air aussi timide et maladroit l’un que l’autre. On aurait dit un jeune couple qui vient juste de s’avouer leurs sentiments ! Et soudain, Makoto fit le premier pas et embrassa gentiment Sousuke sur la bouche.

    Ouais, j’avais raison, on m’avait bien mis à l’écart des relations sentimentales.

    Tout à coup, mon portable vibra. Avec espoir, je le dégainai avec rapidité. Mais ce n’était pas le numéro « anonyme » d’Haru. C’était ma sœur, Gou. J’ouvris le message.

     

    Gou : « Onii-chan, tu ne vas pas me croire, j’ai un petit copain ! »

     

    Bon sang, même ma sœur, un cas désespéré dans la matière, était casée !

     

    Rin : « Ah c’est super ! Je le connais ? »

    Gou :  « Oui ! Il est à Samezuka dans le club de natation ! Il s’appelle Momotarou ! »

    Rin : « C’est génial pour toi, c’est un brave gars ! »

     

    Je refermais le clapet. Ok, donc du point de vue de mon entourage, Momo aussi était casé ! J’étais vraiment content pour ma sœur, mais j’avais l’impression que tout défilait entre mes mains et que je ne contrôlais plus rien, pourquoi tout se dévoilait-il aujourd’hui, comme ça, d’un coup ?

    Ah ! Si ! Je n’étais pas si seul ! Nitori était beaucoup trop timide pour sortir avec quelqu’un ! Ah, la solidarité masculine était si forte…

    Mon portable vibra de nouveau. Je dégainai, m’attendant à voir le fameux numéro d’Haru. Mais non, c’était Nitori.

     

    Nitori : « Sempai ! Une fille vient de m’avouer ses sentiments et on a prévu d’aller au cinéma ce soir, tu crois que c’est bien ? »

     

    Nitori, lâche ! J’étais désormais seul. Je n’avais plus d’excuse pour ne pas aller voir Haru maintenant, il fallait que je lui avoue mes sentiments.

    Je quittais ma planque pour laisser Makoto et Sousuke et m’engageais dans les hauteurs de la ville, là où Haru vivait. Après une bonne montée (sa maison était une des plus en haut), je me trouvais devant la porte de sa maison. Si Haru n’était pas avec Makoto, Nagisa ou Rei, il ne pouvait qu’être, soit chez lui ou soit à la piscine de Sasabe-coach. Mon intuition m’avait conduit ici en premier, je décidais de la suivre.

    Prenant mon courage à deux mains, je frappais. J’attendis un peu, mais aucune réponse ne me parvint. Je  tournai alors la poignée et la porte s’ouvrit. Une chose était sûre au moins, Haru était bien chez lui. J’enlevais mes chaussures dans l’entrée et m’engageais dans le long couloir. Je débouchais dans le salon. Vide. J’entendis alors le bruit de l’eau qui coule. Haru prenait une douche. Je décidais de l’attendre dans sa chambre.

    Alors que je m’asseyais sur son lit, je remarquai quelque chose, le portable d’Haru était posé sur son bureau. Ne pouvant réfréner mon envie d’y jeter un coup d’œil, je me levais et ouvrit son clapet. J’allais dans sa messagerie et je n’eus pas de mal à trouver mon numéro : c’était le tout premier de la liste. J’ouvris les messages et les relus tous, un par un.

    Un bruit de chute d’objet attira soudainement mon attention et je détournais les yeux du téléphone. Haru se trouvait dans l’encadrement de la porte de sa chambre. Il avait fait tomber le linge qu’il tenait dans ses mains. Une simple serviette était enroulée autour de sa taille et des gouttes d’eau coulaient de ses cheveux sur son torse musclé. Une profonde stupéfaction passa dans ses yeux. De la peur aussi. C’était la première réelle émotion que je voyais apparaître sur le visage d’Haru. Mais la dernière que je voulais y voir. Je ne voulais pas qu’il ait peur de moi, de ce que je pourrais penser. N’empêche… qu’il était vraiment mignon comme ça, on aurait dit un petit chiot craintif !

    Je reposais délicatement le portable là où je l’avais trouvé et souris. Je m’approchais ensuite de Haru qui était toujours aussi choqué. Et je l’embrassais délicatement.

    Comme il ne répondait toujours pas, je me reculai, une lueur inquiète dans les yeux. Mais je n’en eu pas vraiment le temps. La seconde d’après, Haru s’était jeté sur moi et s’emparait des mes lèvres. Il me poussa sur le lit et nous tombâmes tout les deux dessus. Ses baisers étaient brûlants, tout comme sa peau, encore recouverte d’une fine pellicule d’eau. Une agréable odeur de savon émanait de lui et je l’humai avec délice. Je poussais Haru sur le côté et nous fis rouler sur le côté. Désormais j’étais au-dessus. J’embrassais Haru dans le cou, le sentant frémir sous mes lèvres. Je descendis peu à peu sur son torse. Je le goûtais. Son cou, le creux de ses clavicules, ses pectoraux, ses abdos saillants… Je m’arrêtais au niveau de ses obliques, juste au-dessus de la serviette, l’embrassant toujours. Haru gémit. Je souris contre sa peau. D’une main j’agrippai le haut de sa serviette et, brusquement, la fit tomber.

     

      Ce n’était que la fin d’après-midi, et pourtant le soleil se couchait déjà. Je m’étais endormi. Haru aussi se réveillait petit à petit, dans mes bras. Il poussa un grognement désapprobateur, maudissant la lumière du soleil qui inondait la pièce. Je l’embrassai sur le haut du crâne.

     

    Rin : Debout, marmotte.

     

    Haru grogna de nouveau et je rigolais doucement, il était toujours aussi flemmard !

    Je le poussais doucement et il se redressa, les yeux encore embrumés par le sommeil. Il était vraiment mignon !

    Après nous être rhabillé, nous sortîmes nous balader dans le parc. Le soleil couchant était vraiment agréable sur la peau. Il réchauffait, mais pas autant quand plein milieu de journée. Nous marchions côte à côte.

     

    Haru : Rin, comment as-tu su ?

     

    Je le regardai et souris légèrement.

     

    Rin : Je vais t’avouer qu’au début, je croyais bel et bien que c’était une fille qui m’avait écrit. Puis, j’ai surpris Rei et Nagisa  en train de… s’embrasser. Un peu plus tard aussi, j’ai vu Makoto embrasser Sousuke, un de mes amis à Samezuka. C’est là que j’ai réalisé que ce n’était pas forcément une fille qui aurait pu m’écrire. Et j’ai ensuite pensé au rejet avec le regard que je t’ai lancé, plein de colère hier… Et j’ai vu que cela correspondait au texto… Et aussi… Je me suis souvenu du jour où tu m’avais sauvé la vie.

     

    Les yeux de Haru s’écarquillèrent.

     

    Haru : Mais je…

    Rin : … croyais que je ne m’en souvenais pas ? Bien, en fait, j’ai eu un flash. J’avais une boule de chaleur dans la poitrine. Je me rappelle des sensations, tu m’avais… embrassé ce jour-là, n’est ce pas ?

     

    Haru baissa les yeux et rougit légèrement.

     

    Rin : Haru, écoute, je… je te dois des excuses pour hier. J’étais sous le choc que tu m’aies embrassé, je croyais que tu avais ça pour me déstabiliser et me faire perdre la course. Désolé ! Et aussi… je voulais te dire, Haru...  Je t’aime, moi aussi !

     

    Les yeux d’Haru brillèrent de joie.

     Il m’embrassa.

     J’étais heureux.

     

    Je lui pris la main et nous avançâmes, amoureux, sous le coucher de soleil.


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