• Loegual (Chapitre 2)

    Chapitre 2:

    Bonne lecture !!!!

    PDV Leo

    Leo : Mais qu’est ce que tu fous là bon sang ? J’ai eu peur ! J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose !

    Alice : Qu’il m’était arrivé quelque chose ? Ah non, je voulais juste visiter un peu.

    Leo : Idiote, on ne visite pas en plein milieu de la nuit ! T’es stupide ou quoi ?!

    Alice : Oh ça va, ça va…

    Comment l’idée de visiter l’école en pleine nuit a-t-elle bien pu lui venir en tête ? Un mystère. Quoi qu’il en soit, elle était saine et sauve et c’était tout ce qui comptait pour le moment.

    Je m’avançais vers elle, lui saisis le bras et l’entraînais derrière moi vers la salle commune des Platines. Sans lui laisser le temps de protester, je montais les escaliers menant à sa chambre, ouvrais la porte et la poussais à l’intérieur.

    Leo : Ne sors plus la nuit, cela vaudra mieux pour toi.

    Et je lui claquais la porte au nez.

    Ici, un novice se promenant seul la nuit dans les couloirs était un novice mort. Déjà que de jour c’était parfois limite…

     

    PDV Alice

     

    C’était le matin et je venais de me réveiller. Je sortis de mon lit et me dirigeais dans la petite salle de bain connectée à ma chambre. Je pris une rapide douche froide, me brossais les cheveux et m’habillais. L’uniforme était plutôt classe. Il s’agissait d’une chemise noire rentrée dans une courte jupe plissée gris foncé. J’avais mis également une paire de chaussettes montantes à mi-cuisse noire et des bottines noires également. J’enfilais par-dessus ma chemise un long pull gris foncé avec un blason des Platines. Je laissais mes longs cheveux bruns lâchés. Je pris ensuite un sac de cours qui était une mallette en cuir simple, y enfournais quelques livres et sortis de mon dortoir.

    En bas des escaliers Leo était debout et semblait m’attendre.

    Leo : C’est pas trop tôt j’ai cru que tu viendrais jamais.

    Alice : Tu m’attendais ?

    Leo : Si je t’avais laissé te débrouiller toute seule, tu te serais  sûrement encore perdue en essayant de trouver la Salle Illuminée.

    Alice : Je n’étais pas perdue hier !

    Leo : Oui mais tu l’aurais sûrement été si je ne t’avais pas trouvé aussitôt !

    Je m’apprêtais à répliquer méchamment, quand il prit les devants et me demanda d’un ton radouci :

    Leo : Allez viens, suis-moi, on va manger, j’ai faim.

    Je le suivis alors à travers les couloirs, tentant tant bien que mal de me repérer.

    Nous arrivâmes enfin dans la grande salle où mangeaient tous les élèves. Leo m’entraîna à la table Platine et nous nous assîmes.

    Leo : L’hospitalité de Loegual n’est pas son point fort, mais on peut compter sur la qualité de la bouffe.

    Et comme pour confirmer  ses dires, il se sert une grosse assiette d’œufs brouillés, de bacon et de toasts. Sans attendre, je me sers également  et mangeais goulûment.

     

    PDV Leo

     

    Avant, je n’arrivais pas à me concentrer en cours. J’étais un peu le pitre de la classe, l’espèce d’hyperactif qui avait toujours une remarque désagréable à faire. Mais je ne voulais pas être méchant, je voulais juste que les autres me prêtent un peu d’attention. Bon, au final, j’étais toujours recalé et ce n’était pas le genre d’attention que j’attendais, mais c’était mieux que rien.

    En arrivant ici, à Loegual, tout m’avait paru si froid et si sinistre, que j’avais perdu l’idée de me faire des amis. Je suivais les cours seulement, essayant de faire de mon mieux et de ne pas trop me faire remarquer.

    Mais en la voyant ainsi concentrée dans ses cours, j’eus envie d’étudier avec un peu plus d’ardeur que d’habitude. Absorbée dans un gros manuel de sortilège, ses sourcils étaient légèrement froncés, chose qui lui était déjà propre lorsque nous étions au collège.

    J’approchais donc ma chaise vers elle de manière à ce que nos épaules se touchent pour regarder le livre avec elle. Elle ne s’écarta pas à ce contact. Encouragé, je lui demandais si elle voulait de l’aide.

    Leo : Tu ne comprends pas quelque chose ? C’est assez rare venant de toi…

    Et voilà. Il fallait toujours que je rajoute quelque chose de désagréable. Mes anciennes mauvaises habitudes de moqueur reprenaient-elles le dessus ? Je ne l’espérais pas. Je ne voulais pas qu’Alice se fâche contre moi, car c’était en ce moment la personne avec laquelle je m’entendais le mieux dans cette foutue école.

    Alice : D’un autre côté, ce sont des matières que je n’ai jamais vues avant, c’est normal que je galère un peu au début… Mais je ne doute pas une seule seconde que je te dépasserais bientôt.

    Et elle, elle restait toujours aussi objective et arrogante… Comme quoi, il n’y avait pas que moi à qui les mauvaises habitudes revenaient…

    Alors que j’allais me reculer, essuyant cet échec d’approche, elle lança :

    Alice : Je ne comprends pas très bien ce qu’ils veulent dire par « cercle ». C’est écrit partout, mais je ne sais pas à quoi ça réfère…

    Leo : Les cercles magiques sont des cercles que l’ont tracent généralement sur le sol avec du sel ou de la craie grasse. On peut aussi en tracer dans les airs avec certains instruments spéciaux. Ils servent à concentrer un certain flux d’énergie, qu’on peut utiliser lors d’invocation ou de certains rituels…

    Alice : Je vois… Merci.

    Finalement tout n’était peut-être pas perdu…

    Je retournais alors à mon travail, un petit sourire aux lèvres. Nous étions tout les deux dans la Grande Bibliothèque pour que je puisse faire mes devoirs et qu’Alice prenne un peu d’avance pour demain. La plupart des autres élèves préféraient faire leurs devoirs dans les salles communes et de ce fait, la bibliothèque était vide.

    Alice se leva alors pour aller reposer le gros livre qu’elle avait pris. Comme l’emplacement de celui-ci était en hauteur, elle dût prendre une échelle afin d’accéder au bon étage. Sa jupe me paraissait courte soudainement… Je suis sûr que si je me penchais un peu comme ça, je pourrais voir en-dessous…

    C’est alors que la grande porte en chêne de la bibliothèque s’ouvrit en grand. Un couple s’embrassant sauvagement fit alors irruption dans la pièce. Alors que le garçon allongeait la fille sur la table et commençait à déboutonner sa chemise, il remarqua enfin notre présence et se stoppa net. C’était des grands d’Argent, la maison des putes par excellence. Un sourire mauvais lui passa sur le visage.

    Gars : Mais tiens donc qui voilà. Ne serait-ce pas les deux petits Platines de première année ? Avec la fille là, qu’est arrivée hier ?

    Sa « camarade » s’était relevé et avait rajusté ses vêtements. Elle nous dévisageait d’un air de dégoût profond.

    Fille : Ah si. Vous ne pouvez pas faire comme tout le monde et aller faire vos devoirs avec votre misérable bande de dégénérés ?! Vous nous gênez là.

    Nous, les Platines, étions continuellement injuriés. Les autres avaient peur de notre force, nous jalousaient. Le seul moyen qu’ils trouvaient pour se rassurer était donc de nous rabaisser et de nous traiter de dégénérés… Malheureusement, nous n’avions pas le droit de riposter, sous peine de faire de gros dégâts à cause de notre magie et de subir une lourde punition. Nous baissions seulement la tête et subissions donc en silence.

    Alice : Euh, excusez-moi. Vous êtes qui au juste pour vous permettre de dire ça ? La bibliothèque est un lieu de vie commune, et non pas un love hôtel, alors vos petits « trucs » vous seriez priés de les faire ailleurs.

    Alice ! Quelle crétine ! On allait prendre cher par sa faute !

    Gars : Oh ! Mais c’est qu’elle a du répondant la gamine ! Ca se voit que tu viens d’arriver ! Tu ne connais pas les lois de la jungle. Ne t’inquiète pas, tu vas vite les apprendre grâce à nous. Tu pourras nous remercier.

    Il s’avança alors dangereusement vers Alice qui était redescendue  de l’échelle. Il sortit de sa poche une fine baguette en bois dont se servait la plupart des Argents pour utiliser leur magie. Alice restait de marbre. L’autre fille s’était installée à une table et commençait à se faire les ongles, surveillant le combat à venir d’un œil ennuyé.

    Je m’interposais alors entre Alice et l’autre sorcier. Mais une petite main me poussa doucement en arrière.

    Alice : Ne me dérange pas. C’est moi qu’il veut affronter, pas toi.

    Gars : Mais c’est qu’elle en veut la tigresse. Je ne te fais pas attendre plus longtemps alors. Ca sera rapide ne t’inquiète pas.

    Il brandit sa baguette et un jet de lumière bleue fusa droit vers Alice. Mais Alice avait esquivé et s’époussetait désormais l’épaule d’un air las.

    Alice : C’est vraiment tout ce que tu sais faire ? C’est un peu bas comme niveau pour un cinquième année ça, non ?

    Gars : Salope !

    Et il relança le même sort qu’elle évita sans problème.

    Alice : Ah non, ne confond pas tout. La salope, c’est l’autre là-bas, pas moi.

    Le gars lança alors une volée de sort à l’affilée. Alice s’approchait de lui de plus en plus, esquivant les sorts avec facilité. A un moment elle se stoppa net dans sa progression, croisa les mains dans son dos et s’immobilisa.

    Alice : Ah, et aussi, je voulais te dire. Je n’aime vraiment pas ta figure. Tu m’évoque un porc en chaleur.

    De rage, l’Argent envoya sur Alice un jet bleu encore plus puissant que les précédents.

    D’un geste vif Alice sortit un petit miroir de sa manche et le brandit devant elle. Le sort ricocha dessus, alla rebondir contre un des cristaux du gigantesque lustre et foudroya le garçon avant même qu’il ait eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il tomba par terre, complètement sonné.

    Alice : C’est pitoyable. Tu t’es fait abattre par ton propre reflet.

    Fille : Comment diable as-tu…

    Alice : J’ai toujours été douée en maths. Surtout pour le calcul des angles. Sinus, cosinus, ça te dit quelque chose ? Maintenant dépêche toi de nettoyer ça.

    Elle désigna le cinquième année assommé sur le sol.

    Alice : Je n’aime pas l’odeur du cochon cramé. Ca me donne la nausée.

    Alors que la fille emmenait son compagnon, tout deux complètement déboussolés, Alice se rassit calmement dans son fauteuil et commença à essuyer son miroir avec le bas de sa chemise. Quant à moi, j’étais complètement ébahi. Elle avait mis un cinquième année au sol sans broncher et surtout, sans magie. Je me rassis également à côté d’elle.

    Leo : C’était incroyable ce que tu viens de faire.

    Alice : Pas vraiment en fait. Les sorts les plus faibles –ou jetés par un sorcier non-expérimenté- peuvent être facilement déviés à l’aide d’une surface réfléchissante. Je l’ai lu dans un de tes manuels hier soir. Tu devrais revoir tes leçons toi aussi.

    Leo : Oui, mais c’était une idée de génie de faire ricocher le sort sur le lustre. Je n’y aurais pensé à ta place.

    Alice : J’avais trop peur que si le sort était renvoyé directement, cela ne soit trop puissant. J’ai donc préféré lui faire perdre un peu d’énergie en allongeant le chemin du point A vers le point B. Je viens de lire que plus la cible d’un sort était placée loin dans l’espace, moins elle était touchée.

    Leo : Tu m’épates.

    Un petit sourire fier se dessina sur ses lèvres. Je sourie également. J’espérais que cette petite remise en place dissuadera d’autres élèves mal attentionnés de nous attaquer de nouveau. Et j’avais beaucoup apprécié cette petite vengeance.

    Leo : Dis, tu ne voudrais pas m’apprendre comment tu fais pour absorber toutes ses informations aussi rapidement et les ressortir au bon moment ?

    Alice : Ah ça… C’est de nature je crois.

    Son sourire s’agrandit et elle rangea son miroir dans l’une de ses poches.

    Alice : Bon, ce n’est pas tout, mais j’ai faim moi. On peut aller chercher des sandwichs pour midi ?

    Nous nous étions installés dans une sorte de petite cave aménagée avec un canapé et un bureau dont j’avais trouvé l’accès secret une semaine auparavant. Ici, nous n’avions pas à avoir peur d’être dérangés…

    Nous avions pris dans la Salle Illuminée des sandwichs, du jus et quelques cookies au chocolat. J’étais affalé sur le canapé et Alice était en face de moi, installée sur le bureau, le nez plongé dans un livre.

    Alice : Dis, ça arrive souvent ce genre de chose ici ?

    Leo : Comme ce qu’il s’est passé tout à l’heure tu veux dire ?

    Alice : Oui.

    Leo : Bah, c’est plutôt rare d’en surprendre, mais à l’infirmerie il y a beaucoup de jeune fille –d’Argent, je précise- qui se retrouve enceinte.

    Alice : Ce n’est pas interdit ?

    Leo : Oh, si ce n’était que ça…

    Alice : C’est-à-dire ?

    Leo : Comme je te l’ai déjà dit, cette école est spéciale. Elle est très dangereuse. Beaucoup d’accident s’y produisent. Et cela est surtout dû au fait que les élèves d’ici sont très puissants et ont un sale caractère. Tomber enceinte est vraiment un incident mineur. Il y a des morts assez souvent ici.

    Alice : Rassurants… Et la directrice ne fait rien pour empêcher tout ça ?

    Leo : Bah tu sais, de base, cette école est illégale, elle échappe totalement à la loi et n’est donc pas contrôlée par un système de sécurité. Et puis, on forme des durs à cuire ici, c’est la loi du plus fort. On nous l’a clairement fait comprendre en début d’année. Pour la directrice, ceux qui ne survivent pas n’ont juste pas été assez fort pour. C’est tout.

    Alice : Et pour les Platine ? Pourquoi ne se défendent-ils pas ? Si ils sont réputés si puissants, je ne comprends pas pourquoi leur réputation est si mauvaise…

    Leo : N’oublie que tu fais désormais  partie de cette maison toi aussi. Tout comme moi d’ailleurs. En fait, c’est assez simple. Les Platines sont puissants, TROP puissants. Certains d’entre nous on largement les capacités pour décimer l’école entière. Leurs pouvoirs sont donc scellés ou alors placés sous étroite surveillance. Mais de toute façon, ce n’est que la réputation, alors on s’en fiche. Tu sais, ce qu’il s’est passé ce matin est très rare. Je veux dire que c’est la première fois qu’un autre élève attaque un Platine. Mais je pense que c’est parce nous sommes en première année et que nous devons paraître encore inoffensifs…

    Alice : En tout cas, j’espère que cela ne se reproduira pas…

    Leo : Oui… Surtout que j’ai eu assez peur pour toi. J’avais peur que tu n’utilises ton pouvoir et que tu ne causes de sacrés dégâts…

    Alice : Pour tout te dire, je n’ai pas encore eu de véritables manifestations d’un quelconque pouvoir. Je commence même à douter de ma présence ici…

    Leo : Rassure-toi, il y a bien une bonne raison pour que tu sois là, crois-moi. Même si il aurait mieux fallut pour toi qu’il n’en soit rien… Il arrive également que certains pouvoirs aient besoin d’un « coup de pouce » pour se déclencher.

    Alice : Un coup de pouce ?

    Leo : Oui, par exemple, un certain  rituel spécifique ou quelque chose dans le genre…

    Alice : Je vois… C’est peut-être ça alors…

    Leo : Ouais…

    Je m’étirais sur le canapé. Je me demandais vraiment quels pouvoirs possédait Alice…

    Alice : Ah aussi. Je voulais te demander, comment ça va se passer la journée de demain ? Ca m’angoisse un peu…

    Leo : Ah oui c’est vrai que c’est la première fois que tu iras en cours… Bah, ne t’inquiète pas, nous avons tous nos cours en commun, hormis celui d’arts martiaux, et j’ai vu que tu avais quelques heures de rattrapage le soir aussi… Mais ne t’inquiète, demain matin je t’attendrais en bas des escaliers, promis.

    Alice : D’accord…

    Et elle replongea dans sa lecture.

    Je comprenais son inquiétude. Moi aussi le premier jour j’avais stressé. Sauf que moi, je n’avais eu personne à qui je pouvais me confier, et je pouvais encore moins compter sur les Platines pour m’aider. J’avais été le seul première année de cette maison, et je suis finalement bien content qu’Alice soit ici elle aussi.

     

    PDV Alice

     

    J’avais quand même  assez peur pour demain, même si je ne le montrais pas trop. Je n’ai jamais vraiment été quelqu’un de stressé par nature, mais après ce que Leo venait de me raconter, j’étais un peu anxieuse. Mais je sentais que je pouvais compter sur lui. Il avait beaucoup changé depuis la dernière fois que je l’avais vu, au collège. Il était dans le genre casse-cou, moqueur, désagréable par moment. Rien que ce début d’année à Loegual semblait l’avoir métamorphosé. Il paraissait comme fatigué, plus mature peut-être ? Je ne saurais le décrire véritablement, mais en tout cas, sa joie de vivre qu’il possédait l’avait quitté. Je pense que cela est dû au cours spéciaux des Platines, car les élèves des autres classes ne sont pas aussi réservés.

    Cela m’inquiétait de plus en plus. En quoi pouvaient donc bien consister ces cours si particuliers ?

    Leo : Il commence à se faire tard. Je te propose qu’on aille dîner.

    Alice : Oui, si tu veux.

    Nous partîmes donc dîner et nous descendîmes ensuite à la salle commune.

    Alice : Je t’avoue que je suis fatiguée, je vais aller me coucher si ça ne te dérange pas.

    Leo : Oui, bonne nuit.

    Alice : Bonne nuit.

    Je montais dans mon dortoir, me mettais en pyjama, m’installais dans mon lit et m’endormis aussitôt.

     

    De: Emi


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